vendredi 16 février 2024

La carte du voyage

Voici l'apercu de mon voyage. Plusieurs centaines de kilomètres parcourus,des paysages à couper le souffle et surtout des rencontres inoubliables.

dimanche 28 janvier 2024

Île Quenu

 


L'île Quenu fait partie des 14 iles de l'archipel de Calbuco dans le golfe de Calbuco.

124 habitants. 

En 1735, il y avait 85 indigènes et 53 espagnols...

Une église, une école rurale, et des paysages de carte postale...

Une grande fête locale est prévue? l'occasion parfaite pour y aller.

C'est un week-end de fête. Le bateau est plein à  craquer. Pas un touriste visible.  Je vais passer une belle journée. 
L'espagnol règne en maître.  L'anglais, l'allemand et le français enfin sont absents des discussions.  Ici ce sont principalement des familles. Mes voisins de bateau sont de Puerto Montt. 
Une bonne demi heure à bon rythme et nous voilà arrivé !
C'est très champêtre,  sans chichi. 
 
Le bateau Don Benjamin .

 
 

 
Je me mets dans l'ambiance avec un terremoto...
De la glace à l'ananas,  puis du vin blanc, du jus d'ananas ? Et de la grenadine...3000 pesos le 1/2 litre....
Il fallait bien essayer...
 
Danses et chants s'enchainent toute l’après midi.
 
 
Nalca Man fait un tabac sur les réseaux sociaux depuis quelques années.




 
On utilise les grands moyens !!

chapelle toute simple avec toute la magie des église en bois...


En fin d’après midi le bateau vient chercher ceux qui ne dorment pas dans l'ile.



Viva Chile



Calbuco


Calbuco
En mapudungún cela signifie "eau bleue"
C'est une ville de 30 000 habitants tournée sur la pèche et la production du saumon d'élevage.
La ville est riche en couleur.
 
Le volcan Calbuco, situé au nord est de Puerto Montt, s'est réveillé brusquement en avril 2015 avec 2 éruptions importantes en quelques jours. Une importante évacuation de population a été nécessaire.

Église en bois de l’archange Saint Michel.
Jour de marché.


Picoloco, un mollusque très prisé. une variété d'ormeau.



Luche. Algue noire que l'on cuisine par exemple avec des pommes de terre...

La Chuañe. Un dessert à ne pas rater....


Préparation du milcao, plat traditionnel de Chiloe,  en asado.



Toute la ville est toujours vers la pêche.


Sur la plage, des personnes, plutôt âgées grattent, ramassent. Ne pas oublier la vie rude de nombreux habitants.

Je ne pensais pas, en venant ici par hasard, prendre autant de plaisir. Quelle région fantastique, pleine de couleurs, d'humanité. Je vais avoir du mal à partir....

vendredi 26 janvier 2024

Croisière patagonnienne

Au revoir Puerto Natales.

 
Le navire esperanza.

 

J'ai pris place dans ma cabine. la 620. 8 couchages, nous sommes 4. Un anglais, un écossais, un espagnol et moi. Ce sera bien agréable car il n’y aura personne au dessus de nous. Le rideau permettant une bonne intimité, la croisière de trois nuits s’annonce magnifique.

Hervé le jeune grenoblois de 37 ans est vraiment sympathique. nous allons passer ensemble de bons moments. C’est son premier voyage à vélo. Il est de Luc en Diois.

Quel beau paysage autour du bateau. J’écarquille les yeux pour tout retenir, ne pas oublier, rien occulter, et vivre avec ces émotions qui seront gravées pour toujours au fond de moi.

Le premier sentiment qui me vient, c’est la gratitude. C’est tout d’abord un luxe d’être ici. C’est l’expression du possible, tant sur le plan de la santé que financier et aussi ne l’oublions pas familial. Les planètes une nouvelle fois étaient alignées, il ne m’en fallait pas plus pour décider de ce voyage.

A peine partie la mer est déjà bien formée. Elle est blanche. C’est magnifique.

C'est parti, les yeux se mouillent tout seul ...


Plus qu'à se laisser vivre.

Bonne première nuit passée dans le bateau. vite un petit déjeuner. J’essaye de faire attention à ce que je mange. aucun jus de fruit, rien que de l’eau… et surtout ne pas se goinfrer. D’ailleurs je sors de table que j’ai déjà faim….
Quand le bar sera ouvert je m’accorderai quand même un petit café. il ne faut pas abuser tout de même….

En ce moment le bateau longe l’ile Chatham, elle est située dans le parc national Kawésqar.

Je viens de me commander un café. Sans raison les larmes arrivent sans prévenir. Peut être devant tant de bonheur, d’immensité que mon petit cœur a tenté de saisir durant ce voyage….
En plus la café est bon et bien moins cher qu’à Puerto Natales !

La musique arrive. Depuis 7h ce matin c’était le silence. Pourquoi le rompre? pourquoi doit' on imposer le bruit. De partout, les magasins, dans la rue parfois. Notre peur ancestrale du néant, du vide qu’il faut combler?

Mon voisin de chambre est écossais. Anker,  il vient ici 8 semaines. Sur les traces de son grand père qui était ingénieur dans les bateaux au siècle dernier. Il est passé à Punta Arenas puis ira aussi sur ses traces à Valparaiso. J’aime ces voyageurs avec un dessein précis. Cela fait de lui, non un touriste mais un voyageur au sens noble du terme…

Encore une fois je croise dans ce bateau des personnes  avec des histoires à vivre, à partager…..
Je remplis ma besace de ces mille petites choses qui font tant de bien.

Un Hollandais vient me voir. Tu habites Sète?
Nous t’avons croisé plusieurs fois. Tu ne te souviens pas de nous…..
Heu…. ne me dites pas que vous me confondez avec Jean Francois qu’ils ont rencontré à plusieurs reprises entre Cerro Castillo et Rio Tranquilo?….  Ben si... Hans et sa femme Margarita voyagent en Patagonie pour la septième fois ! Ils sont vraiment agréable.


Seul, devant l'immensité, à rêver...


J’ai pu aussi mieux discuter avec Hervé. nous avons des passions communes, comme la dent de Crolles, la spéléo et des connaissances communes dans ce domaine. Incroyable….
D'autant plus que nous découvrons que Sandra, une amie à lui est la meilleure amie de ma fille Claire....

Anker, le couple de Suisse et moi...


Ce couple est vraiment atypique. Elle est Chilienne. Ils sont venus en bateau de croisière, la seule façon de traverser l'atlantique sans prendre l'avion. Nous avons bien rigolé avec leur description de l'ambiance dans ce type de croisière.... Pour le reste, ils voyagent comme les jeunes, en bus et sac à dos.... Lui regrette que sa femme n'ait pas voulu venir en vélo car ils roulent aussi beaucoup en vélo. je crois que leur ai fait envie!

 

Puerto Eden.

 Le bateau s’est arrêté en face de Puerto Eden. des bateaux se sont approchés. Des personnes sont, semble t’il, montées à bord. Du poisson peut être aussi.

Ici, il y a du réseau. Tous les passagers qui ont la possibilité de téléphoner se ruent sur leur portable pour réceptionner leurs messages, envoyer leur mails. Tout le monde s’affaire….
Dommage, il n’y a pas de Wifi libre ici. j’aurai bien envoyé une partie de mes histoires à Magali.

Cette alchimie du groupe commence à se créer.

Demain 4H du matin ce sera le golfe de Penas, où la houle du  pacifique fera tanguer le bateau pendant de longues heures... Je m’y prépare un peu. Déjà je viens de prendre ma douche. Difficile de rester dans la salle de bain si tout bouge. Pas de sieste car je vais essayer demain de me lever le plus tard possible sachant qu’à 9H le petit déjeuner ne sera plus servi….

Ce qui me surprend ici, à part Puerto Eden cet ilot de vie au milieu de nulle part, c’est l’absence totale de présence humaine. pas de trace d’avion, pas de pylônes, pas d’exploitation. Nada….


Je mesure le bonheur total d’être ici...

Lentement le bateau lève l’ancre pour poursuivre sa route.
 

La nuit est déjà tombée que le bateau longe l’épave du "Capitaine Leonidas" échouée en 1968 sur un ilot appelé  Bajo Cotopaxi.

4H30, le bateau file devant l’ile Wager. Je languis de lire le livre relatant le naufrage de ce bateau en 1741.

Je n’ai pas trop bien dormi et je me sens vaseux. Le manque de sommeil, un léger mal de mer?

Des baleines sont dans les parages. Certains les ont vues. Pas moi !!!
Je scrute l’horizon à la recherche du moindre souffle. seul le ballet des albatros autour du bateau rompt la monotonie du voyage.
Ils sont si beaux, si expressifs, l’expression de la légèreté et de la liberté.

aujourd’hui c’est plutôt mode survie. Éviter au maximum le mal de mer…. A tout prix…..

Après une sieste réparatrice, je découvre à mon réveil que le bateau est redevenu stable. Le bonheur retrouvé.
19H30. J’ai déjà diné. J'avais faim. Le bateau longe l’ile Guerrero !
Je me rends compte que c’est déjà le dernier soir…
Vite profitons de la dernière soirée.

Que dire de ces 2 motards canadiens qui voyagent ensemble sur une vieille moto.... ils renverront leur moto de Santiago en Pologne, car c'est beaucoup moins cher que de la rapatrier au canada.... pour la suite....

Williams et Emma étudiants en médecine qui s'accordent une année de césure . ils ont acheté un vieux Volkswagen qu'ils revendront sans souci à la fin du voyage. Le même véhicule que mon fils Arthur. 

Julien et Marguerite de la région parisienne. Ils voyagent également en véhicule durant plusieurs mois.

Les soirées se passent vite ainsi à partager des brides de nos vies.

Golfe d'Ancud. Le volcan Osorno déjà en vue....

Que c'est déjà l'arrivée !

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Charles Baudelaire


mercredi 17 janvier 2024

Puerto Natales se souvient

C’est à Puerto Bories situé à quelques kilomètres de Puerto Natales, que fut installé, au début du 20°siècle, une usine frigorifique, la plus importante d’Amérique du sud. Cette usine était destinée à l'abattage, la congélation et l'exportation de viande jusqu'à plus de 3000 bêtes par jour. Ces installations permirent de nombreuses créations d’emploi dans la région et deux chemins de fer furent construits en 1915 entre Puerto Bories et Puerto Natales pour le transport des ouvriers. 

Jusqu’à la fin des années 70, Puerto Natales fut une des plus grandes industries exportatrices de viande bovine au monde.

Les conditions de travail des ouvriers, jusqu'à 800, étaient précaires. Une révolte éclata en janvier 1919. Elle fit 10 morts.


Les anciens entrepôts ont été transformés en palace respectant l’histoire du lieu.


Puerto Natales se souvient.


Le vieux train qui effectuait la liaison entre la ville et les entrepots.



Voyageur, toi qui es venu chercher des beautés naturelles, des silences et des solitudes dans ces paysages, tu dois savoir combien le peuplement de ces territoires a été difficile.

 Il y a un siècle, Puerto Natales vivait du travail dans les champs et dans les usines de transformation de la viande. Beaucoup de gens sont venus travailler pour les grandes entreprises du pays. 

 Le 23 janvier 1919, le conflit entre le capital et le travail allait donner lieu à de violents affrontements entre ses habitants, faisant dix morts.

 La douleur s'est transformée en souvenir, laissant un héritage aux habitants de Puerto Natales, ici rien ne se fait sans sacrifices.

 Puerto Natales, 23 janvier 2019



Il y a 100 ans

Carlos Vivero Bello

Enrique Guillermo Espinoza

Ramón Mansilla Miranda

Alejandro Muñoz Bravo

Juan Saldivia Alderete

José de la Rosa Terán

ont donné leur vie dans l’espoir d’obtenir de meilleures conditions pour la classe ouvrière et dans leur dur combat pour faire germer cette ville qu’ils ont forgée comme la leur.  

Que leur exemple serve à ceux qui s'établissent ici comme une source d'inspiration de courage et de sacrifice.

Puerto Natales, 23 janvier 2019.

 

 

 

 

Ode à la pampa

L'âme des Telhueche scellée éternellement à ces immensités.


!Oh, pampa querida, que me diste cuna!
no puedo olvidarte.
Estás en mi alma, como ninguna,
estás en todas partes.

!Oh, Pampa feraz, que argenta la luna!
en mí debes quedarte.
Mi postrer deseo, sin mezquina duda,
que me dejes besarte.

!Oh, Pampa gaucha, tienes mucha fortuna!
puedes vanagloriarte.
Tienes pasto, sol, lluvias oportunas,
y hombres para abrazarte.

!Oh, Pampa ranquel, tienes tu luna!
y almas para cantarte.
Tienes trigales, montes, bardas, bruma
y estrellas para alumbrarte.

Celia Porras de Ludueña

Mon rêve d'absolu....



Pourquoi aimer tant ces paysages où rien n'est possible?

Cette traversée de la pampa entre los Antiguos et Puerto Natales a été une découverte forte. Émotions à fleur de peau, à fleur de cœur. Efforts intenses pour de longues étapes...

Il a fallu lutter, aller chercher loin au fond de soi l’énergie nécessaire.

Cette partie du voyage effectué en solitaire, sans croiser personne, a été terrible, lumineuse, envoutante.


Doquier cielo i soledades de Dios solo conocidas, que él solo puede sondear. Esteban Echeverria *


«Je rends grâce à cette terre qui exagère autant la part du ciel.» Roger Caillois


La force du vent qui crie, gémit et danse avec l’âme du pays....



Traduction:

Oh, chère pampa, tu m'as offert un berceau ! 

 je ne peux pas t'oublier.

Tu es dans mon âme, comme aucun, 

vous êtes partout. 

Oh, Pampa gaucho, comme la lune est argentée!  

Tu dois rester en moi.

Mon dernier souhait, sans aucun doute, 

laisse moi t'embrasser. 

Oh, Pampa gaucho, tu as beaucoup de chance ! 

vous pouvez vous vanter. 

Vous avez de l'herbe, du soleil, des pluies opportunes, 

 et des hommes pour te serrer dans leurs bras. 

Oh, Pampa Ranquel, tu as ta lune ! 

et des âmes pour te chanter. 

Tu as des champs de blé, des montagnes, des clôtures, de la brume 

et des étoiles pour vous illuminer.

 

* Esteban Echeverria -  Poète  argentin ( 1805 - 1851)

Partout le ciel et les solitudes de Dieu seul sont connus, que lui seul peut les comprendre.

jeudi 11 janvier 2024

Comment a t'on pu ???




 Le génocide de Selk'nam ou génocide d'Onas est connu comme les événements violents survenus entre la seconde moitié du XIXe siècle et les premières décennies du XXe siècle contre les Selk'nam, un peuple originaire de la Grande Île de Terre de Feu.

 Les documents historiques indiquent que les autorités de la colonie de Punta Arenas étaient parfaitement conscientes de la situation des peuples indigènes, cependant la situation favorisait  la cause de l'élevage, du progrès et de la civilisation et non celle des Selk'nam.  Ainsi les éleveurs ont toujours agi selon leurs propres critères, finançant des campagnes d'extermination, pour lesquelles ils ont embauché des mercenaires voleurs, pour la plupart étrangers, et dont l'objectif était de faire disparaître les Selk'nam.  Un coût qui, dans l’esprit des éleveurs et des hommes d’affaires, était logique, puisque les peuples indigènes constituaient, en toute honnêteté, le principal obstacle au succès de leurs investissements.
 

L'extermination des Selk'nam, longtemps ignorée ou occultée par l'histoire nationale, fut qualifiée de génocide en 2003 par une commission instituée par le gouvernement chilien, la « commission pour la vérité historique et un nouveau traitement des peuples indigènes », et des sénateurs chiliens proposèrent en 2007 de reconnaître officiellement le génocide.


Les zoos humains sont l'un des chapitres les plus sombres de notre histoire.

 Une tache honteuse dans l’histoire récente de l’humanité, dont des hommes et des femmes ont dû souffrir, filles et garçons appartenant aux peuples indigènes de Patagonie et de Terre de Feu, Kawésqar, Aónikenk, Selk'nam et Yagan.  Ils ont été kidnappés ou trompés, ils ont subi des voyages longs et pénibles, ils ont été exhibés comme des animaux sauvages ou présentés comme la dernière étape de l'évolution humaine.  Paris (1881 et 1889), Berlin (1881), Madrid (1887), Londres (1889), Gênes (1892, organisée par les Salésiens), Buenos Aires (1898) ou Saint Louis (1904), sont quelques-unes des villes qui ont accueilli ces expositions humaines. La majorité de ces personnes ne sont jamais retournées dans leur pays d’origine, mourant de maladies et d’accidents, et leurs restes ont été ajoutés aux collections d’anatomie des universités et musées européens.
 
 
 
 
 Le destin tragique d'une jeune fille Kawésqar.

 Le 30 septembre 1881, une fillette de Kawesqar, âgée de seulement deux ans et demi, décède au Jardin Zoologique de Paris.  Elle avait été kidnappée par l'Allemand Carl Hagenbeck, l'un des entrepreneurs de cirque les plus prospères de la fin du XIXe siècle, avec sa famille, et emmenée en Europe pour être exhibée comme s'il s'agissait d'animaux sauvages.  Il n'a pas pu supporter les conditions de vie difficiles et le surpeuplement et est mort dans les bras de sa mère.  Cette photographie de Pierre Petit a été prise quelques jours seulement avant sa mort, alors que la maladie avait déjà fait des ravages sur son petit corps.  La jeune fille a été enterrée dans un coin du jardin et quelques jours plus tard, tout le groupe a été emmené en Allemagne dans un wagon à bestiaux.  À la fin de cette tournée infernale, seuls 4 Kawesqar ont survécu sur le groupe initial de 11 personnes.  Au lieu de les renvoyer dans leurs terres, les Kawesqar furent remis aux missionnaires anglicans d'Ushuaia, territoire de Yagan, où ils mourraient bientôt des suites des épidémies propagées dans la mission.  Une histoire tragique qui attend encore la reconnaissance officielle et le pardon.
 
 
 
Procès pour génocide.

 Des années plus tard, lorsque les atrocités commises contre les Selk'nam furent évidentes, la justice tenta de s'impliquer dans le conflit à travers un référé (1895-1904) suivi par le juge Waldo Seguel.  Ce processus a montré que les chasses perpétrées en Terre de Feu ne faisaient pas partie d'un mythe populaire et que les captures massives d'indigènes emmenés de force pour les transférer à Punta Arenas, dans le but de les répartir au sein de la colonie, étaient également une partie des actions que les autorités civiles, en complicité avec les éleveurs, ont entreprises comme solution à la question indigène.

 Cependant, le processus judiciaire n'a blâmé que certains exploitants de ranchs, qui ont été libérés pratiquement quelques mois après le procès, tandis que les auteurs intellectuels, c'est-à-dire les propriétaires et actionnaires des ranchs Mauricio Braun, José Menéndez, Rodolfo Stubenrauch et Peter H. Mas Clelland, entre autres, outre la responsabilité du gouverneur Señoret et des fonctionnaires comme José Contardi, qui avaient l'obligation de veiller au respect de la loi, n'ont jamais été correctement poursuivis.
 
 
Selk'nam chasseurs avec leurs enfants dans leur hutte.
Photo Alberto de Agostini, Terre de Feu, 1917



 Passants, vous qui parcourez la Patagonie, sachez que cette région sublime s'est construite sur l'extermination de peuples qui désormais font partie du passé....
Ne les oublions pas, ce devoir de mémoire est le plus grand hommage que nous pouvons désormais leur adresser....

PS: la presque totalité de ces informations provient du musée de Puerto Natales.